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100 ans
d'industrie mécanique textile
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Aux 17e, 18e et 19e siècles, le sud du plateau picard
avait acquis une notoriété certaine dans les productions textiles de
qualité. A Saint-Just en Chaussée, la famille Legrand fut peut-être
la plus importante en faisant travailler à domicile des dizaines de
familles ouvrières suivant l'organisation dite du "magasin". La mailleuse et les Jacquin
En 1840, à Troyes, un inventeur génial d'origine
jurassienne, Julien-Joseph Jacquin, horloger de son état, trouve
enfin la solution mécanique pour réaliser automatiquement du tricot
: "la mailleuse". Cet homme, très actif et turbulent, après avoir
déposé des brevets dans des domaines très différents, quitte la
France en 1852 pour des raisons politiques. Il a alors déjà
développé avec Emmanuel Buxtorf une machine à tricoter circulaire
qui permet enfin d'obtenir une production importante et régulière. Tailbouis à Saint Just en Chaussée Saint-Just avait été choisi par Edouard Tailbouis pour développer son affaire. Initialement, seulement impliqué dans le commerce à Paris, puis dans la fabrication des jerseys à Saint Just, il rachète petit à petit les magasins et ateliers de ses patrons. Vers 1855, il s'intéresse à la construction des métiers. Il commence par acquérir des métiers rectilignes à bas, récemment brevetés en Angleterre par Hine-Mundella, sur lesquels il met au pointle "pied français". |
A partir de 1861 il se présente comme constructeur de métiers. Mais avant de connaître le succès le fameux métier Tailbouis se révèle délicat à mettre au point. Jacquin, un de ses plus importants fournisseurs de métiers, vient lui apporter son aide. C'est ainsi que Bonamy connaît Saint Just. Auguste Bonamy, Constructeur
Un
beau montage industriel innovant se prépare : brevets et fichier
commercial, machines-outils et équipements, usage du nom venant de
chez Jacquin, et cédés à Bonamy - usine neuve dans un environnement
local maîtrisé, financée par Tailbouis et construite selon les
conseils de Jacquin - opérateur industriel compétent avec Auguste
Bonamy. Le système fonctionne correctement pendant plusieurs années,
car en parallèle Bonamy exploite son propre atelier "chez Tailbouis".
En dehors de leur travail en commun (quelques brevets), il garde le
droit de déposer ses propres brevets et de développer une affaire de
mécanique (machine à vapeur) et d'électricité, nouvelle venue dans
le monde industriel. |
Etablissements L. de Séréville
Léon de Séréville prend les commandes d'une société en bonne
santé, mais dans un climat général des affaires pas très
positif.
Sept ans plus
tard, c'est la Grande Guerre, qui bouleverse tant de choses.
Pendant cette période, Léon de Séréville travaille beaucoup la
technique et dépose entre autres le brevet du métier à filet de
pêche à double noeud (série DN) qui donne une nouvelle impulsion
à la vente internationale de ces métiers et le brevet du métier
à faire des filets à mailles carrées pour la broderie, bijou
d'astuce technique. Il dépose plus d'une vingtaine de brevets.
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La reconstruction des industries textiles anéanties du nord et
de l'est de la France, la reconquête des marchés extérieurs
mondiaux perdus
pendant le temps de guerre procurent un haut niveau d'activité à
toute la branche industrielle des constructeurs. Selon des
relevés professionnels les Etablissements L. de Séréville se
situent avec leurs trois cents ouvriers, travaillant sur trois
sites, en tête de la profession, et leader majoritaire sur les
segments des machines à tricoter circulaire de grands diamètres
(80% du marché) et des métiers à filets de pêche (90%). 1929
reste la dernière année avec d'excellents résultats, avant que
la crise internationale, qui suit la Deuxième Guerre Mondiale,
ne s'abatte sur le Continent. Léon de Séréville, industriel
réputé, est nommé Conseiller du Commerce extérieur de la France.
Etablissements de Séréville
Septembre 39 et surtout le printemps et l'été 40 sont
dramatiques. Ils se concluent d'abord par un nouveau
déménagement dans l'urgence des fonctions de direction de Paris
à Hendaye et leur retour, puis par une autorisation de
travailler dans un mode restreint sur des programmes civils
imposés, sous une surveillance tatillonne. |
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La dernière action entrepreunariale de René de Séréville est de
fermer en douceur les Etablissements. Tout le personnel, dont la
qualité est largement reconnue sur la place, est instantanément
reclassé dans les nouvelles implantations industrielles autour
de Creil - Montataire - Nogent - Liancourt. Conclusion L'automatisation mécanique de la fabrication de tissus maillés - le tricotage - a accompagné pendant 120 ans l'industrialisation de la France. Les hommes qui l'ont conduite - les Jacquin, Bonamy, Séréville, et tous ceux de Troyes et d'ailleurs - ont fait preuve d'une inventivité remarquable, représentée entre autres dans plus de 800 brevets pris dans la profession. |
Ils ont accompagné de manière innovante la construction
d'entreprises industrielles moyennes au rayonnement
international pour la construction de métiers toujours plus
performants, et par leur esprit mécanique fait des apports
continus à l'évolution de l'industrie française. |
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Note écrite le 14 juillet 2008 pour la Société des Sciences, Arts et Belles Lettres de l'Oise, par Bernard de Séréville, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, fils aîné de René. Documentations et éléments sont la propriété de la famille de Séréville et ne peuvent être utilisés sans autorisation de l'auteur Bernard de Séréville du livre "Les Etablissements de Séréville". Cette note porte la référence 08-033. |
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